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Dégénérescence maculaire liée à l'âge : comment la thérapie génique et cellulaire pourrait-elle aider ?

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une affection oculaire courante qui touche la vision centrale chez les personnes âgées. Elle provoque des lésions de la macula, entraînant une vision floue ou déformée. Bien qu'il n'existe aucun remède contre la DMLA, des traitements pharmacologiques permettent souvent de ralentir la progression de la maladie. Des thérapies géniques et à base de cellules souches sont à l'étude, mais elles en sont encore au stade des essais cliniques préliminaires. Les chercheurs utilisent également des cellules souches pour étudier le développement et les maladies de l'œil. Le défi consiste à comprendre la cause sous-jacente de la DMLA et à mettre au point des traitements sûrs et efficaces.

Introduction à la dégénérescence maculaire liée à l'âge

La célèbre actrice britannique Dame Judi Dench a ouvertement parlé de son expérience avec la DMLA. Malgré ses problèmes de vision, elle continue à jouer et milite pour sensibiliser le public à cette maladie. 

La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une affection qui touche une partie de l'œil appelée la macula. Cette région est située au centre de la rétine et est responsable de la vision centrale, c'est-à-dire ce que vous voyez directement devant vous. La maladie se manifeste par une tache floue ou déformée au centre du champ visuel. Cela rend difficile la perception des détails fins, la lecture, la reconnaissance des visages ou la conduite automobile. La DMLA est l'une des principales causes de perte de vision chez les personnes de plus de 65 ans dans les pays développés. On estime qu'elle touche 200 millions de personnes dans le monde.  

La DMLA peut être classée en deux types principaux : la DMLA « sèche » et la DMLA « humide ». La distinction entre les deux types réside dans les changements sous-jacents qui se produisent dans la macula. 

Dégénérescence maculaire liée à l'âge « sèche »

La DMLA « sèche » est la forme la plus courante, représentant environ 85 à 90 % des cas de DMLA. Elle se caractérise par une perte progressive des cellules de la macula, entraînant une détérioration lente de la vision. De petits dépôts jaunâtres de protéines et de lipides, appelés drusen, s'accumulent dans la macula. Ces drusen peuvent perturber le fonctionnement normal des cellules rétiniennes. Aux stades avancés de la DMLA « sèche » (également appelée atrophie géographique), les cellules rétiniennes sont mortes. Cela entraîne une perte importante de la vision centrale.

Dégénérescence maculaire liée à l'âge « humide »

Bien que moins fréquente, la DMLA « humide » est généralement plus grave. Elle se caractérise par la croissance de vaisseaux sanguins anormaux sous la macula, dans un tissu appelé choroïde. Ce processus est appelé néovascularisation choroïdienne. Ces nouveaux vaisseaux sanguins peuvent fuir et entraîner une perte rapide de la vision. Ce type de DMLA se manifeste souvent par des changements soudains et perceptibles de la vision centrale. Ces changements peuvent inclure l'apparition de taches sombres ou de lignes déformées et ondulées. Il est important de noter que la DMLA « sèche » peut parfois évoluer vers une DMLA « humide » en présence de ces vaisseaux sanguins anormaux. 

Les causes exactes de la DMLA ne sont pas entièrement comprises. Les chercheurs pensent qu'une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et liés au mode de vie contribue à son développement. Le principal facteur de risque de la DMLA est l'âge avancé. La macula subit des changements naturels au fil du temps. Associés à une prédisposition génétique et à des facteurs liés au mode de vie tels que le tabagisme ou une mauvaise alimentation, ces changements peuvent contribuer à l'apparition de la DMLA. Il est important de passer régulièrement des examens oculaires afin de détecter la maladie à un stade précoce et d'intervenir rapidement pour préserver la vision. Bien qu'il n'existe actuellement aucun remède contre la DMLA, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles depuis quelques années. 

Traitements actuels

À l'heure actuelle, il n'existe aucun remède contre la DMLA. Cependant, des modifications du mode de vie telles qu'une alimentation saine, l'arrêt du tabac, la prise en charge des maladies chroniques et la protection des yeux contre les rayons UV peuvent aider à ralentir sa progression et à réduire le risque de perte grave de la vision. Ces dernières années, plusieurs options de traitement pharmacologique sont apparues. 

Traitements par injection

La DMLA « humide » est traitée en bloquant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins anormaux. Pour ce faire, on injecte à plusieurs reprises dans l'œil une protéine appelée anti-VEGF (facteur de croissance endothélial vasculaire). Cette protéine réduit la néovascularisation choroïdienne dans la macula. La perte de vision ralentit ou s'arrête complètement. Dans certains cas, lorsque le traitement est administré suffisamment tôt, ces injections peuvent même améliorer la vision. Les chercheurs continuent d'étudier de nouveaux médicaments anti-VEGF et de nouvelles stratégies de traitement. L'objectif est d'améliorer leur efficacité, de réduire la fréquence des traitements et de minimiser les effets secondaires. 

Jusqu'à récemment, il n'existait aucun traitement contre la DMLA « sèche ». Sur la base de nombreuses preuves génétiques démontrant l'importance de la voie du complément dans le développement et la progression de la maladie, plusieurs traitements ont été mis au point pour bloquer l'activité de la voie du complément dans la rétine. Récemment, deux traitements anti-complément, Syfovre (pegcetacopla) et Iverzay (avacincaptad pegol), ont été approuvés par la FDA (mais pas par l'EMA) pour traiter l'atrophie géographique. Des injections mensuelles continues réduisent l'inflammation, ce qui ralentit la propagation de la zone endommagée, sans toutefois améliorer la vision. 

Cependant, ces traitements ne sont pas sans complications. Certains patients ont signalé des cas de vascularite rétinienne occlusive, une affection oculaire grave impliquant une inflammation et une obstruction des vaisseaux sanguins de la rétine. L'EMA a refusé à plusieurs reprises d'autoriser le Syfovre en Europe jusqu'en 2024, invoquant des préoccupations liées à sa faible efficacité et au risque important d'effets indésirables. En 2024, Izervay a retiré sa demande d'autorisation auprès de l'EMA. Bien que cette approche thérapeutique nécessite des recherches supplémentaires, elle pourrait ouvrir la voie à de futurs traitements axés sur la DMLA « sèche ». 

Dispositifs de vision artificielle

Outre les traitements géniques, cellulaires et pharmacologiques, certains chercheurs explorent l'utilisation d'implants électroniques ou de prothèses visuelles pour contourner la macula endommagée. Ceux-ci stimuleraient les cellules rétiniennes saines restantes, permettant aux personnes atteintes de DMLA avancée de percevoir la lumière et les formes. 

Comment la thérapie génique et cellulaire pourrait-elle aider ?

Ces dernières années, les thérapies géniques et cellulaires se sont révélées prometteuses pour le traitement de la DMLA, en particulier pour certains sous-types et certaines variations génétiques spécifiques. Bien que ces thérapies en soient encore au stade expérimental, elles ont montré un grand potentiel dans les études précliniques. Les premières études cliniques ont également démontré la sécurité de ces traitements. Cependant, les informations sur les bénéfices cliniques sont encore limitées. 

Thérapie génique

Les scientifiques étudient la possibilité de traiter la DMLA à l'aide de méthodes de transfert de gènes. En théorie, une thérapie génique réussie serait un traitement unique. Cela réduirait la charge thérapeutique des patients qui doivent recevoir des injections répétées. Par exemple, des vecteurs viraux contenant des gènes anti-VEGF pourraient être injectés dans l'œil. Ces cellules modifiées seraient alors capables de produire des niveaux plus élevés d'une protéine qui bloque le VEGF, évitant ainsi la nécessité d'injections continues, tout en réduisant la néovascularisation choroïdienne. 

La thérapie génique modificatrice est également à l'étude pour le traitement de la DMLA sèche, par exemple dans le cadre de l'essai clinique de phase 1/2 ArMaDa, qui évalue la sécurité et l'efficacité d'une étude à doses croissantes pour l'administration par AAV du gène RORA (récepteur alpha orphelin apparenté aux rétinoïdes) dans la rétine après injection sous-rétinienne. Le RORA a démontré sa capacité à améliorer le métabolisme lipidique, à réduire le stress oxydatif et à inhiber l'activité de la voie du complément dans des études menées à la fois sur des cellules rétiniennes en laboratoire et sur des modèles animaux. Le ciblage de ces voies pourrait améliorer la santé des cellules rétiniennes et ralentir la progression de la DMLA sèche. 

Thérapies à base de cellules souches

L'une des caractéristiques de la DMLA est la perturbation et la perte d'une couche cellulaire spécifique appelée épithélium pigmentaire rétinien, qui est importante pour le maintien d'une rétine saine. Lorsque cette couche ne fonctionne pas de manière optimale, les photorécepteurs de l'œil qui captent la lumière cessent de fonctionner correctement, ce qui entraîne une perte importante de la vision. Les cellules souches sont prometteuses pour traiter ou ralentir la progression de cette maladie en remplaçant les cellules rétiniennes endommagées ou en fournissant des facteurs protecteurs. Au cours des deux dernières décennies, des efforts considérables ont été consacrés à la mise au point de techniques permettant de générer des cellules rétiniennes spécialisées à partir de cellules souches afin de les transplanter dans la macula pour restaurer la vision perdue.

Prochaines étapes

A red chalk portrait of an old man

Certains historiens de l'art pensent que l'autoportrait de Léonard de Vinci datant de 1512 pourrait représenter les premiers signes de la DMLA. Le portrait montre un œil regardant droit devant lui tandis que l'autre est légèrement tourné sur le côté, ce qui pourrait indiquer une perte de la vision centrale. 

Les prochaines étapes de la recherche sur la DMLA consistent à : 

  • faire progresser les thérapies géniques et cellulaires 
  • améliorer les traitements médicamenteux 
  • comprendre les mécanismes de la maladie 
  • étudier les facteurs liés au mode de vie 
  • améliorer les outils de diagnostic  
  • encourager les efforts de collaboration 
  • utiliser les technologies du big data et de l'IA. 

L'objectif est de développer des traitements plus efficaces et personnalisés, d'améliorer les résultats pour les patients et, à terme, de trouver un remède à cette maladie qui menace la vision. 

Si plusieurs thérapies géniques et cellulaires sont actuellement en cours d'essais cliniques et donnent des résultats encourageants, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour établir pleinement leur sécurité. Ce n'est qu'alors que les chercheurs pourront poursuivre l'évaluation de l'efficacité de ces thérapies en pleine évolution. 

Find out more

National Eye Institute 

BrightFocus Foundation (keep up to date with the newest treatment options)

Prevent Blindness  

EU Clinical Trials Register 

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